Par Dominique Godineau, CERHIO UMR 6258, Université de Rennes II

Il ne s'agit pas d'étudier ici toute la politique de bienfaisance des révolutionnaires, mais un exemple particulier du traitement de la pauvreté pendant la Révolution. À travers ce cas particulier, seront ainsi mises en relief certaines (et non pas toutes) représentations de la figure du pauvre de 1788 à 1795.

Rappelons d'abord que les toutes dernières années de l'Ancien Régime sont marquées par une très grave crise du travail, souvent mise au compte du traité de commerce avec l'Angleterre (1786). Cette crise touche de nombreux métiers où la main d'œuvre féminine est abondamment utilisée, notamment dans l'industrie textile. De plus, plusieurs contemporains s'indignent de ce que des hommes « envahissent » des professions considérées comme féminines (travaux d'aiguille), entraînant chômage ou prostitution pour les femmes (1).

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